Organisation des armées françaises

L’organisation de l’armée impériale 

L’état-major français 

L’état-major qui a été créé en 1839 comprenait huit maréchaux, quatre-vingt généraux de division et cent soixante généraux de brigades. Seuls quatre maréchaux commandaient un corps lors des hostilités : Mac Mahon (1er Corps), Bazaine (3e Corps), Canrobert (6e Corps) et Leboeuf (3e Corps). 

L’état-major français n’est plus habitué à manœuvrer de grandes unités et abandonne l’initiative des opérations aux généraux allemands. Cette armée performante dans les différentes expéditions comme la conquête de l’Algérie, désapprend dans le même temps les formes européennes de guerre en se coupant des progrès issus de la révolution industrielle car il faut compter sur l’influence pernicieuse des guerres coloniales : supériorité facilement acquise sur des adversaires archaïques grâce aux technologies occidentales, prééminence du courage et du choc tactique avec mise en œuvre de manœuvres simples. La guerre contre l’Autriche, en 1859, n’a pas arrangé les choses, non plus que celle de Crimée ou la désastreuse expédition du Mexique. Le général Bazaine, excellent combattant, bon meneur d’hommes sera incapable de diriger une armée qui se retrouve face à de grandes unités prussiennes, forte de milliers d’hommes, bien organisés et menant des opérations concertées car Molke a lui, entre autres, un sens de l’organisation hors pair. Il sait donner des directives simples et claires à son état-major, avec des objectifs à long terme, tout en laissant aux échelons intermédiaires une grande liberté d’action car il est sûr de leur adhésion à ses vues et à ses principes. 

D’ailleurs, peu avant la guerre, Napoléon III organise au camp de Châlons un exercice auquel sont conviés des officiers prussiens. Commentaire des visiteurs : « C’est très beau, mais ce n’est pas la guerre ! » Or ils savent de quoi ils parlent puisqu’ils viennent de remporter la victoire de Sadowa contre les Autrichiens ! 

Là où les Français persistent à glorifier le commandement de type « héroïque » en refusant presque systématiquement l’intellectualisme pour un culte infantile de l’action,  les Prussiens ont compris la complexité et l’extension des opérations modernes que l’on qualifie de « scientifique » non seulement dans le domaine technologique mais aussi dans celui des pratiques de commandement, menée par une bureaucratie possédant suffisamment de « recul » - dans tous les sens du terme – par rapport à la ligne de contact. Même si une grande partie des généraux français combat avec une vaillance exceptionnelle, payant à chaque instant de leur personne, on attend d’abord d’un officier général qu’il commande et coordonne au sein de son état-major, pas qu’il se batte comme un lieutenant. Entre le 4 août et le 2 septembre seize généraux sont tués et quarante cinq blessés. 

Cette « bureaucratie » prussienne, formidable « cerveau militaire » rendu nécessaire par les guerres de l’ère industrielle est à la fois une immense machine administrative et organisationnelle et un formidable laboratoire d’idées où la théorie, l’histoire et la géographie militaire sont à l’honneur, le grand état-major élabore les plans et formule les ordres en lieu et place du monarque, dont la compétence et les aptitudes sont reconnues comme limitées. Ce qui n’est pas le cas de Napoléon III qui commande en personne et interfère dans la chaîne de commandent. Malgré le caractère éminemment aristocratique et conservateur de l’armée prussienne, tout officier intellectuellement brillant et ayant fait ses preuves peut y servir, sans qu’il soit exigé de lui une ascendance noble. Et il doit au préalable avoir servi en unités opérationnelles, à l’inverse de ce qu’on constate dans le corps d’état-major de l’armée française, où l’on peut servir quasiment sans discontinuer depuis sa sortie de Saint-Cyr. Afin de disposer d’un vivier de cadres de qualité, Molke crée en 1859 la Kriegsakademie, institution à même de fournir les officiers du grand état-major et les commandants des grandes unités (armées, corps d’armées, divisions, brigades), et où prime une formation intellectuelle orientée sur la pratique ; ce système est encore renforcé par la pratique d’un véritable « contrôle continu » imposant une sélection permanente parmi les rares élus.   

Grâce à elle, les Allemands disposent de chefs remarquables : Le Hanovrien réformateur Scharnhorst ; le Silésien Clausewitz, qui dissèquera la stratégie napoléonienne, en démontera les rouages, en dégagera les leçons et les principes, insistera sur l'initiative et le goût des responsabilités ; l'Autrichien Gneisenau ; le Sudète Bayen ; le Westphalien Grolmann ; le Saxon Müffling ; le trop ardent Steinmetz. Tous, issus de la petite noblesse pauvre, lecteurs passionnés du discours à la nation allemande de Fichte, paru en 1807, aux goûts simples, ascétiques même, d'influence luthérienne, épris de rigueur, de grandeur, de Perfection travaillent avec acharnement la théorie, puis son application à la pratique. Leurs cadets ont l'expérience des guerres de 1863 et de 1866. Tous ont suivi attentivement notre campagne d'Italie de 1859 pour déterminer nos lacunes et nos points forts. Ce sont des pragmatiques. Aussi construisent-ils leur armée en fonction de la nôtre, afin de mieux nous battre lors d'une guerre à laquelle ils aspirent de toute leur âme. Les chefs des trois premières armées allemandes connaissent de longue date leur mission, leurs moyens, leurs objectifs. Ils étudient le terrain de leurs futures opérations et préparent en conséquence leurs plans 

I. La maison de l’Empereur 

Elle était dirigée par le maréchal Vaillant, vieux compagnon de Napoléon III et premier ministre de la guerre. Elle était constituée de quatorze aides-de-camp permanents et de deux à titre honorifique. Dix étant général de division, cinq étant général de brigade et un amiral. Huit étaient présents au début des hostilités. Elle avait aussi une section de topographie dirigée par le général de Béville, aide-de-camp de l’empereur. 

L’empereur avait douze officiers d’ordonnance dont un officier de marine. 

L’escadron des Cent-Gardes - formé par le décret du 24 mars 1854 - était attaché à la maison de l’empereur et assurait la sécurité des résidences impériales et de celui-ci lors de ses déplacements sur le terrain. Il comprenait dix officiers et cent trente-sept cavaliers. Il accompagna l’Empereur lors de la très court campagne de l’été 1870. 

Un escadron de gendarmes montés - formé en août 1854 - qui appartenait à l’origine à la Garde impériale fut placé sous le commandement du maréchal Vaillant sous la dénomination de « Gendarmes d’élite » pour assurer la sécurité des palais. Il accompagna l’Empereur lors de la très court campagne de l’été 1870. 

II. La Garde impériale 

Napoléon III décida par décret du 1 mai 1854 de reformer la Garde impériale. Elle servit en Crimée et en Italie. Elle avait la taille d’un corps d’armée en 1870. La Garde joua un rôle mineur dans la campagne. Elle intervint le 16 août à Mars-la-Tour et à Gravelotte/Saint-Privat. 

1ère division (de voltigeurs) 

Elle était constituée de deux brigades à deux régiments de trois bataillons plus un bataillon de chasseurs. Les troupes divisionnaires comprenaient deux batteries de 4 et une de mitrailleuses provenant du régiment de la Garde à pied et d’une compagnie du génie. 

2ème division (de grenadiers) 

Elle était constituée de deux brigades. La première ayant un régiment de grenadiers à trois bataillons et un régiment de zouaves à deux bataillons. La deuxième ayant deux régiments de grenadiers. Les troupes divisionnaires étaient les mêmes que celles de la 1ère division. 

Chaque bataillon d’infanterie avait sept compagnies dont six servaient sur le terrain à l’exception du bataillon de chasseurs qui en avaient dix dont huit servaient sur le terrain. 

La division de cavalerie de la Garde 

Elle était constituée de trois brigades de deux régiments : 

- Une brigade légère (Guides et chasseurs à cheval) 

- Une brigade moyenne (dragons et lanciers) 

- Une brigade lourde (cuirassiers et carabiniers) 

La division était dotée de deux batteries du régiment de la Garde à cheval. 

Les régiments de cavalerie de la Garde avaient six escadrons dont cinq servaient sur le terrain. 

Les batteries d’artillerie avaient six pièces. 

Les troupes du corps 

Elles étaient constituées par quatre batteries à cheval plus un escadron du train d’artillerie et un escadron du train des équipages militaires. 

II.a Les régiments d’infanterie de la Garde 

Les chasseurs à pied 

Le bataillon fut créé en 1854. Il participa à la campagne de Crimée et à celle d’Italie où il fut récompensé de la Légion d’honneur pour la capture d’un drapeau autrichien. Le bataillon fut sévèrement engagé lors de la bataille de Rezonville où il perdit deux cents hommes. 

Les grenadiers Deux régiments furent créés en 1854 et un troisième en 1857 suite à la brillante campagne de Crimée.  Ils s’illustreront deux ans plus tard à la bataille de Magenta en Italie contre les Autrichiens. 

Lors de la guerre de 1870, les grenadiers participèrent avec l’armée du Rhin à la bataille de Rezonville où ils protégèrent son flanc gauche. Les pertes totales des trois régiments s’élevèrent à mille deux cents hommes. Le troisième bataillon du troisième régiment ne prit pas part à la bataille car il escorta l’Empereur à Sedan où il fut capturé. Le reste le fut après la capitulation de Metz. 

Les voltigeurs 

Deux régiments furent créés en 1854 et deux autres en 1857 suite à la brillante campagne de Crimée.  Ils s’illustreront deux ans plus tard à la bataille de Solférino en Italie contre les Autrichiens.  Les voltigeurs n’eurent qu’un rôle mineur dans la guerre de 1870. 

Les zouaves 

Le régiment fut créé en 1854. Il s’illustra en Crimée où il perdit la moitié de son effectif lors de la prise du fort de Malakoff et en Italie à la bataille de Magenta. Il fut engagé lors de la bataille de Rezonville où il perdit quatre-vingt quinze hommes sur mille deux cents. 

II.b Les régiments de cavalerie de la Garde 

Les carabiniers 

Il y a eu deux régiments puis un seul à partir de 1865 qui ne fut pas engagé durant la guerre de 1870. 

Les chasseurs à cheval 

Quatre escadrons furent créés en Crimée et un régiment au retour. Il servit en Italie. Il n’eut qu’un rôle mineur pendant la campagne de 1870. 

Les cuirassiers 

Le régiment fut crée en 1854. Il forma avec le régiment de carabiniers la brigade lourde de la Garde. A Rezonville, il fut chargé d’arrêter la progression de l’infanterie prussienne. Il perdit 250 cavaliers en quelques minutes. 

Les dragons 

Le régiment fut crée en 1855 et pris le nom de « dragons de l’Impératrice » en 1857. Il forma avec les lanciers la brigade moyenne de la Garde. Il participa à la campagne d’Italie. Il prit part à la grande action de cavalerie de Mars-la-Tour où il perdit soixante-dix hommes. 

Les Guides 

Huit escadrons furent crées en 1848 et Ils intégrèrent la brigade légère de la Garde im-périale en 1855. Ils participèrent à la campagne d’Italie et à celle de 1870 où ils n’eurent qu’un rôle mineur. Un escadron forma l’escorte de l’Empereur et fut capturé à Sedan. 

Les lanciers 

Le régiment fut crée en 1855. Il participa à la campagne d’Italie. Il prit part à la grande action de cavalerie de Mars-la-Tour où il perdit cent quarante hommes. 

II.c L’artillerie 

Le régiment de l’artillerie à cheval de la Garde fut crée en 1854. Il participa à la campagne de Crimée, d’Italie et du Mexique. Il était constitué en 1870 de  deux régiments de six batteries de six pièces de 4. 

II.d Le Train 

Le train d’Artillerie de la Garde était constitué d’un escadron de deux compagnies pour chaque régiment. Il était responsable des véhicules et des munitions. 

II.e Le train des équipages militaires Il fut créé en 1855 trois compagnies indépendantes qui participèrent à toutes les campagnes de la Garde.

III. L'infanterie et la cavalerie de ligne

Les troupes de ligne 

Les « lignards » fournirent 80% des troupes combattantes pendant les batailles du Second Empire. Au mois d’août 1870, Elles étaient divisées en sept corps d’armée et en deux divisions de cavalerie de réserve (2e et 3e) plus l’artillerie et le génie. Seul le 1er corps avait des zouaves et des turcos. Le 1er corps  de cavalerie de réserve était composé de quatre régiments de chasseurs d’Afrique. 

Trois corps (1er, 3e et 6e) étaient commandés par des maréchaux. Ces corps-là avaient quatre divisions d’infanterie, une division de cavalerie de trois brigades et une réserve d’artillerie à huit batteries. Les corps commandés par un général avaient trois divisions d’infanterie, une division de cavalerie de deux brigades et une réserve d’artillerie de six batteries. 

Une division d’infanterie était subdivisée en deux brigades de deux régiments. La 1ère brigade avait un bataillon de chasseurs habituellement. Une brigade de cavalerie avait deux régiment voir trois. 

L’Infanterie de ligne 

En 1870, la doctrine de combat française n’était plus celle de la révolution ou du 1er Empire. Celle qui avait été réaffirmée lors de la campagne de Crimée ou d’Italie, c’est-à-dire : l’esprit offensif. L’élan naturel du soldat français succomba à la puissance de feu qu’offrait l’armement « moderne ». Les participants du feu détrônèrent ceux « de la charge à la baïonnette ». Les distances de tir augmentant ne firent  qu’accroître l’obsession de la position défensive laissant à l’ennemi l’initiative. 

Chaque régiment de ligne avait trois bataillons de huit compagnies, six servant sur le terrain. La 7e et la 8e de trois différents bataillons formaient les bataillons des régiments de dépôts dits « de marche ». 

A cause des problèmes de mobilisations, les effectifs des régiments dépassaient rarement les 2000 hommes et certains régiments n’avaient que 1300 hommes qu’on dû renforcé avec des réservistes. 

Les chasseurs à pied 

Crée en 1834 par le duc d’Orléans, les régiments légers au nombre de dix s’illustrèrent en Algérie. En 1848, ils  devinrent chasseurs à pied. En 1853, Napoléon III augmenta ce nombre à 20. Ils furent de toutes les campagnes. Etant considéré comme des troupes d’élites, ils prirent par à la campagne dès ses débuts et quatre bataillons furent quasiment annihilés à Froeschwiller. 

Chaque bataillon avait  huit compagnies, six servant sur le terrain. 

La cavalerie française était divisée en trois catégories : réserve, de ligne et légère. La cavalerie de réserve était constituée de cuirassiers, celle de ligne de dragons et de lanciers et la légère de hussards et de chasseurs. La cavalerie dite « d’Afrique » était considérée comme légère. Chaque branche avait une fonction : le choc pour la première, le service général incluant des opérations démontées pour la seconde et la reconnaissance pour la troisième. 

La cavalerie française ne rêvait que de charges décisives d’où les désastres de Morsbronn, Froeschwiller et Sedan. Elle avait oublié sa première mission, le renseignement. En 1868, un rapport ministériel suggère qu’on mette à disposition de  chaque division d’infanterie un régiment de cavalerie de ligne ou de cavalerie légère sur le modèle prussien mais le projet échoue. Une division de cavalerie est attachée à chaque corps en plus de trois divisions indépendantes. Ainsi, l’armée française ne dispose pas d’un système de reconnaissance efficace et flexible ce qui affecte le déroulement des batailles. La marche d’action offerte au régiment individuel disparaît dans l’effet de masse des divisions. Les attaques montées surprises des allemands à Wissembourg, Mars-la-Tour et Beaumont sont le résultat de la négligence de la cavalerie française. Durant la courte campagne de Sedan, l’infanterie était furieuse de constater que ses mouvements étaient découverts par les patrouilles adverses alors que la sienne ne faisait rien pour empêcher cela. 

La cavalerie française ne voulait pas entendre parler « du feu » et considérait « l’élan » et le « choc » comme seule la « orthodoxie » possible même si la pratique a montré le contraire comme par exemple le 12e dragons à Spicheren. 

La cavalerie de ligne était constituée de dix régiments de cuirassiers, douze  de dragons, 8 huit de lanciers, douze de chasseurs et huit de hussards. Les régiments de réserve et de ligne avaient cinq escadrons, six pour les légers. Un escadron par régiment était laissé en dépôt. Au début des hostilités, cinq régiments n’étaient pas présents. 

Les cuirassiers 

La fonction première des cuirassiers - le choc - n’étant pas adéquat au théâtre d’opérations du Second Empire, ils ne servirent qu’à la parade.  Leur technique de combat n’évolua pas en cinquante ans. Six des dix régiments faisaient partir de la réserve et quatre du Ier et 6e corps. La brigade Michel fut massacrée dans les rues de Morsbronn et les quatre magnifiques régiments de la division de réserve Bonnemains furent massacrés par le « feu » prussien. 

Les dragons 

Ils jouèrent un rôle mineur dans les campagnes de Second Empire à part la guerre de Crimée où le 7e régiment s’illustra. Dix régiments participèrent au début de la campagne contre les Prussiens. Seul le 6e arriva après le début des hostilités. Le 3e régiment fut responsable de la tragique erreur de la bataille de Mars-la-Tour. Ils prirent les lanciers de la Garde pour des dragons ennemis. Ils firent preuve d’efficacité dans leur rôle d’infanterie montée à la bataille de Spicheren où deux escadrons, une centaine de réservistes et des troupes du génie tinrent en échec les Prussiens facilitant la retraite française. 

Les lanciers 

Seul deux régiments, le 1er et le 4e se battirent à la bataille de Solférino dans le corps de Canrobert. Au début des hostilités avec la Prusse, huit régiments entrèrent en campagne. Deux escadrons du 6e chargèrent avec la brigade Michel à Morsbronn, le 3e se joignit à la charge des cuirassiers à Rezonville et à Sedan, le 1er et le 7e  régiments furent massacrés par les lignes prussiennes. Des éléments du 2e et du 6e échappèrent à l’encerclement et purent rejoindre les troupes de la République. 

Les hussards 

Il restait huit régiments au début des hostilités. Un régiment avait été dissous en 1856 pour fournir les régiments de la Garde. Ils furent de toutes les campagnes de l’empire : Le 1er et le 4e en Crimée ; le 2e, 5e, 6e, 7e et le 8e en Italie. Ils furent aussi représentés en Syrie et au Mexique. Dès le début de la campagne, ils furent engagés : le 2e et le 7e à la grande bataille de Mars-la-Tour et le 1er à la bataille de Sedan. Le 3e réussira à échapper à l’encerclement. 

Le 8e étant en Algérie et le 6e à Lyon, ils ne prirent pas part au début de la campagne. 

Les chasseurs à cheval 

Les chasseurs furent utilisés comme force d’invasion en Algérie. Quatre régiments : le 2e, 4e, 7e et le 10e se battirent en Italie. Le 3e fut engagé à la défense des états du Pape et le 12e fut de l’expédition du Mexique. 

Douze régiments étaient présents aux débuts des hostilités. Deux autres, le 7e et le 8e rejoignirent le reste de l’armée à Sedan où ils furent incorporés au nouveau 12e corps. Seul le 6e chargea avec le 1er hussard. Des quatre régiments présents, seul le 11e put s’enfuir. 

Les cavaliers de Remonte 

Ils devaient fournir l’armée en chevaux. En 1870, les chevaux de la cavalerie française étaient inférieurs à ceux de leurs adversaires. 

IV. L’artillerie 

Voulant être le digne héritier de son oncle, Napoléon III étudia spécialement l’artillerie et dessina une pièce 12-pdr. Napoléon qui fut utilisée pendant la guerre de Sécession. Le patronage de l’Empereur permit l’introduction de pièces rayées qui arrivèrent à temps pour la campagne d’Italie même si plus tard personne ne se rendit compte de la supériorité des nouveaux canons Krupp exposés à Paris en 1865. Le comité refusant le chassepot en 1858 et dix ans plus tard le Krupp. 

Un état-major spécial s’occupait de la planification et de l’administration de 11 circonscriptions militaires mais c’était l’infanterie qui s’occupait des munitions ! 

La mobilisation ayant été catastrophique, les régiments se retrouvèrent dispersés car chaque corps en avait un. Par exemple, le 17e régiment d’artillerie à cheval dut répartir ses batteries entre 2e, 3e et 4e corps et le 6e régiment fut répartir entre le 1e, 5e et 7e corps. 

L’absence de Grand Parc de réserve limitait chaque canon à 440 obus. De plus, les plus grosses pièces se trouvaient dans les réserves aux moments décisifs de la campagne en sachant le rôle primordial qu’a joué l’artillerie dans ce premier conflit industriel !  30% des blessures ont été causées par elle. 

L’artillerie française avait oublié Wagram et Borodino et ne savait plus utiliser « l’effet de masse ». 

Il y avait vingt régiments d’artillerie : quinze régiments numérotés de 1 à 15, un régiment de pontonniers numéroté 16 et quatre régiments à cheval numérotés de 17 à 20. Chaque régiment à pied avait douze batteries et huit seulement étaient déployées en temps de guerre. Les régiments à cheval avaient huit batteries toutes déployées en temps de guerre.  Le régiment de pontonniers avait quatorze compagnies. Cinq batteries se trouvaient encore en Algérie et deux dans les états du Pape. Les effectifs de l’artillerie s’élevaient à 30000 hommes et 16000 chevaux. 

Les deux régiments du train à seize compagnies chacun étaient responsables du transport des munitions et de l'équipement. 

Il y avait aussi dix compagnies de sapeurs et six d’artificiers. 

L'artillerie de campagne

Il y avait deux pièces en service dans les armées impériales : celles de 4 (86 m/m 5) et de 12 (121 m/m 3) en bronze, à l'âme rayée et se chargeant encore par la bouche. La 8 initialement désignée pour remplacer celle de 12 ne fut en service que dans les armées républicaines. Le nouveau canon de 4 système "La Hitte" de 1858 fut mis en service durant la campagne d'Italie. Il était léger, très maniable et facilement tiré par quatre chevaux. Celui de 12 était déjà ancien et lourd. Il fallait six chevaux pour le tirer. Il était utilisé par les réserves de corps ou d'armée.

L'une des raisons du succès allemand lors de l'ouverture des hostilités était la supériorité de leur artillerie. Le canon de 4 était de portée insuffisante (1.850 m). Le canon de 12 tire, lui, jusqu'à 3.000 mètres mais nous n'en avions que 30 batteries. Nos fusées, réglées pour deux distances seulement, n'explosaient généralement pas au contact du sol, ce qui rendait le bon ajustement de tir difficile. Les ricochés pouvaient être efficaces contre des troupes en ordre serré. Les Allemands possédaient le canon Krupp, en acier, à l'âme rayée, se chargeant par la culasse, de deux calibres (4, soit 77 m/m 85, et 6, soit 92 m/m 15). Leur portée dépassant 3.000 mètres, ils surclassaient nettement nos batteries de 4. Seules celles de 12, trop peu nombreuses, étaient en mesure de les inquiéter. De plus leurs fusées étaient percutantes et explosaient au contact.. Il faut ajouter à cela, l'utilisation optimum de l'artillerie par les Prussiens comme le feux groupé que les Français n'utilisaient plus.

L'armée impériale utilisaient trois types de munitions : l'obus ordinaire, l'obus à balles et la mitraille. Il semble qu'on est utilisé seulement l'obus ordinaire car les obus à balles et la mitraille exposaient dangereusement les artilleurs dû au fait que l'infanterie tirait mieux et plus loin. L'obus à balles devait se tirer face à la cible et la mitraille au contact.

V. L'Armée d'Afrique

L’origine de l’armée d’Afrique remonte à la colonisation de l’Algérie dans les 1830. Vouée à n’être employée qu’en Algérie, elle participa à toutes les campagnes du Second Empire. Constituée uniquement de volontaires « indigènes » (à ses débuts) encadrés par des officiers français, « l’esprit de corps » était très fort. Grâce à la qualité de ses hommes, l’armée d’Afrique était considérée comme un corps d’élite. De nombreux généraux ont servi dans ses rangs : Canrobert, Mac Mahon, Bazaine, Bosquet et Saint-Arnaud. 

Les régiments d’infanterie 

Les tirailleurs algériens Formé en 1833 avec des volontaires arabes et turcs, ce corps était considéré comme indiscipliné par les Français. Les effectifs après l’assimilation des éléments « indigènes » des zouaves étaient constitués uniquement de natifs, la moitié des lieutenants l’étant aussi. Par contre, les officiers supérieurs étaient tous français. En 1841, Ils furent organisés en trois régiments, un par province. 

Ils furent de toutes les campagnes : Crimée, Italie, Sénégal, Indochine et Mexique où ils y acquirent une réputation de « dur à cuire ». 

En 1863, l’Empereur accepta la création d’un 4e bataillon dans chaque régiment afin de promouvoir les bons éléments dans la Garde impériale via le régiment de zouaves. 

Les trois régiments participèrent à la campagne de 1870 dans le 1er corps d’armée où ils prirent part à de violents affrontements à Wissembourg, à Froeschwiller et où ils subirent de très grosses pertes. 

Les « Turcos » furent quasiment annihilés à Sedan. 

Chaque régiment avait sept compagnies, dont six servant sur le terrain. 

Les zouaves 

Formé en 1830 avec des volontaires « natifs », ce corps fut complètement européanisé à la création du 1er régiment en 1842.  Le 13 février 1852, on créa un régiment par province avec chacun des trois bataillons du 1er régiment. Ils participèrent à toutes les campagnes : Crimée, Italie, Liban et Mexique. Le 2e fut décoré de la légion d’honneur pour son action à Magenta et on admira depuis Palestro la « Furia francese ». Les zouaves s’illustrèrent aussi pendant l’été 1870, particulièrement à Froeschwiller où le 3e régiment perdit 65 officiers et 2000 hommes. Les zouaves se rendirent à Sedan avec le reste de l’armée. 

Chaque régiment avait 3 bataillons de 9 compagnies, 6 servant sur le terrain. 

Les régiments de cavalerie 

Les chasseurs d’Afrique 

Formé en 1830 avec des  cavaliers volontaires « natifs », ce corps fut incorporé quelques années plus tard dans deux nouveaux régiments : « les chasseurs d’Afrique ». Ils furent constitués avec trois escadrons de chasseurs à cheval ayant participé à la campagne de pacification et avec des volontaires venus de métropole. 

Ils participèrent à de nombreuses campagnes : Crimée, Italie, Syrie, Chine et Mexique où Ils furent décorés de la légion d’honneur. 

En 1870, Il y avait quatre régiments. Le 2e fut engagé lors de la grande bataille de cavalerie de Mars-la-Tour. Le 1er et 3e régiment escortèrent l’Empereur de Châlons à Metz. Le 1er, 3e et 4e combattirent à la bataille de Sedan. Contrairement aux autres régiments de cavalerie légère, les chasseurs d’Afrique n’alignaient de quatre escadrons sur le terrain au lieu de cinq habituellement. 

VI. La marine

La Division bleue 

Le plan initial français consistait à envahir le nord de l’Allemagne avec une force de débarquement de quarante mille hommes (réduite à quinze mille) soutenue par les Danois. Suite aux défaites de Spicheren-Froeschwiller, la « Division  bleue » de marine sous le commandement du général de Vassoigne fut dirigé le 7 août vers Châlons et incorpora la nouvelle armée du maréchal de Mac-Mahon. La division forte de dix mille hommes s’illustra pendant la bataille de Sedan en défendant le village de Bazeilles contre les Bavarois. Durant la courte campagne de Sedan, la « Division  bleue » était composée de quatre régiment d’infanterie de marine de trois bataillons chacun à six compagnies. 

VII. L'intendance

L’Intendance était responsable de l’approvisionnement des armées en campagne, des hôpitaux et des prisons. Elle était assez médiocre sous le Second Empire. Elle dut faire appel à des compagnies commerciales pour le ravitaillement en Crimée. En Italie et au Mexique, les troupes souffrirent du manque d’approvisionnement. En 1870, les vivres ne manquaient pas mais la logistique était défaillante, la mobilisation ayant été chaotique. 

Le ravitaillement sur de courtes distances était difficile. Les voitures servaient à transporter les blessées comme à Mars-la-Tour où la nourriture et l’équipement furent abandonnés. Les convois devaient être protégés à cause des maraudeurs et de l’indiscipline des troupes. Les liaisons entre le quartier général et l’intendance étant mauvaises et les contre-ordres nombreux, l’approvisionnement devenait presque impossible.   

L’Intendance contrôlait les transports des armées et le Train des Equipages Militaires consistait en trois régiments de seize compagnies plus quatre compagnies d’ouvriers conducteurs pour un total de huit mille trois cents hommes et sept mille chevaux. 

L’Intendance contrôlait aussi les services médicaux qui selon un observateur étaient un complet chaos. Sur mille cent quarante sept docteurs, seulement cent soixante-treize étaient sur le terrain. Le 1er corps d’armée ne reçu des ambulances qu’après la bataille de Froeschwiller. D’où l’abandon de nombreux blessés. 

La fin de l'Empire : la fin de l'armée régulière

Après la capitulation de Sedan et l'isolation de Metz, l'armée impériale a perdu 90% de ses effectifs. L'armée régulière n'existe plus. A la fin de l'Empire, il ne reste plus que sept régiments d'infanterie de ligne dont le 87e bloqué dans Strasbourg. Quatre autres régiments sont en Algérie (6e, 38e, 39e et le 92e) et deux en Italie (35e et 42e). La situation de la cavalerie est un peu meilleure. Cinq régiments (le 6e et 8e hussards, le 1er et le 9e chasseurs et le 6e dragons) n'ont pas pris part à la campagne. Le 9e cuirassiers a survécu à Froeschwiller. Une proportion significative du 1er Corps de cavalerie a pu s'échapper à Sedan : la brigade Septeuil avec le 3e hussards et le 11e chasseurs, un escadron du 6e lanciers, deux escadrons du 10e dragons et des éléments du 2e lanciers. L'artillerie est complétement perdue.

Les armées de la république

L'infanterie

L'essentiel de l'armée régulière, c'est à dire les meilleurs éléments, étant prisonnier en Allemagne suite aux défaites de Metz et Sedan, Gambetta recrée une armée avec ce qui reste de disponible même si la création des « régiments de marche » commença sous l’Empire. Ils furent incorporés à l’armée de Châlons et se battirent à Sedan. Dix régiments du 13e Corps sous le commandement du général Vinoy échappèrent à l’encerclement et retournèrent à Paris. Ces unités étaient formées avec quatre bataillons de dépôt de trois régiments différents. Ce qui réduisait considérablement l’esprit de corps et la solidité du bataillon. Le 36e de marche fut constitué avec des compagnies de seize régiments différents. Un décret du 28 septembre reconnaissait officiellement l’existence des ces régiments qui furent appelés par la suite « régiments de ligne » et numérotés de 1 à 100. 

Vingt-sept « régiments de marche » prirent part au siège de Paris dont le 28e de marche (le 128e de ligne) composé des vingt-trois compagnies d’infanterie de l’ex-Garde impériale. Il eut un rôle majeur lors de l’action du Bourget où il se battit contre la Garde prussienne. On forma cinquante-trois régiments de marche en province. 

On mis sur pied trois bataillons de chasseur à Paris et trente en province. Chacun d’eux avait entre quatre et huit compagnies. 

Les régiments de « marche » formés avec les débris des armées vaincues, les conscrits inexpérimentés, les réservistes indisciplinés et les volontaires furent capables de « se montrer à la hauteur » comme le 42e et le 35e durant le siège de Paris et particulièrement lors de la « grande sortie » de Champigny.

La cavalerie

Il n'y eut plus d'actions de cavalerie comme à Froescwiller, Mars-la-Tour ou Sedan. Les régiments survivants furent complétement inadaptés à la suite des opérations et aux besoins de la nouvelle armée. On utilisa un système similaire à celui de l'infanterie pour créer de nouveaux régiments de cavalerie avec les dépôts. On forma deux divisions incorporées à la 2e et 3e Armée. La 2e avaient le 1e et 2e "régiment de marche" de dragons (13e et14e), le 1e et 9e chasseurs, un escadron de spahis et six escadrons de gendarmes à cheval (46 officiers et 720 hommes). La 3e Armée avait le 1e lanciers "de marche" (9e), le 2e cuirassiers (12e) formé avait les dépôts des Cent-Gardes, des cuirassiers et les carabiniers de la Garde et le 1e cuirassiers ; des régiments mixtes avec les escadrons des dépôts des lanciers, chasseurs, guides et dragons de la Garde. 

On créa le 26 août quarante régiments : neuf de cuirassiers, dix de dragons (incluant le 7e et le 11e recréés), cinq de lanciers, deux de chasseurs, quatre de hussards et dix régiments mixtes. Les "régiments de marche" avaient quatre escadrons (cinq pour le 7e et le 11e). Les régiments mixtes étaient composés de différents escadrons de différents types de cavalerie en majorité légère.

L'artillerie

L’Artillerie fut complètement détruite avec l’armée impériale et l’industrie française ne fut pas capable de remplacer les canons perdus. On estimait le nombre des canons à mille cinq cents pour les armées provinciales et mille cents pour la défense de Paris plus quelques centaines de vieux canons lisses. Le seul point positif étaient que le service de remonte avec une grande quantité de matériel (chevaux, caissons, etc.). Il n’y avait que quatre cent cinquante officiers d’artillerie disponible certains venaient d’être promus. On dut faire appel aux retraités et aux officiers de Marine. On eut des difficultés à assembler l’ensemble, les dépôts étant constituées de batteries à pied. On les convertit en « batteries montées » et d’autres en « batteries mixtes ». Celles-ci étant servies par des artilleurs à pied et tractées par les services du Train. Entre le 15 juillet 1870 et le 1 mars 1871, on créa deux cent quatre-vingt deux batteries et quatre-vingt neuf compagnies du Train.

L'armée d'Afrique

Les zouaves et les Turcos furent pratiquement anéantis lors de la bataille de Froeschwiller et Sedan. Ceux qui purent s’enfuir de Sedan contribuèrent considérablement à la nouvelle armée du gouvernement républicain. 

Les Zouaves 

Des éléments du 3e zouaves (Dix-sept officiers et quatre cent vingt-trois hommes) purent s’échapper de Sedan.  Ils rejoignirent Paris et formèrent le noyau du nouveau 4e régiment avec deux compagnies des ex-zouaves de la Garde. Le régiment complété avec des réservistes et des volontaires et fort de deux mille hommes participa au siège de Paris. Les dix compagnies de dépôt (en Algérie) formèrent à leur tour la base de trois nouveaux régiments : Antibes (1er), Avignon (2e) et Montpellier (3e) complétés avec des volontaire d’un an. Grâce à la popularité des zouaves, on put créer un 4e régiment (à ne pas confondre avec celui de Paris) avec les trois premiers. Le 1er et le 2ème intégrèrent le 15e Corps (la meilleure formation de l’armée de la Loire), le 3e le 20 Corps et le nouveau 4e le 18e Corps. 

Les Turcos 

Le 3 septembre, un détachement en route pour Paris et les rescapés de Wissembourg et Froeschwiller  étaient dispatchés dans l’armée de la Loire. Le 2 octobre, ils formèrent un régiment attaché au 15e Corps. La plupart des effectifs, c’est-à-dire les bataillons de dépôt, étant en Algérie, on forma un second régiment avec un seul bataillon. 

Les Chasseurs d’Afrique 

Huit escadrons survirent à la fin de l’Empire et l’on créa à l’aide des réservistes et des volontaires trois régiments de marche dont deux servirent en France. 

La Légion Etrangère 

En 1870, la Légion Etrangère était formée d’un régiment de quatre bataillons de huit compagnies. Même elle ne pouvait pas se battre en métropole selon la loi, elle fournit tout de même un contingent excluant les ressortissants allemands. Le 11 octobre un régiment de marche (soixante officiers et mille quatre cent cinquante sept hommes) fut débarqué à Toulon. Un décret du 22 août autorisa la création à Tour d’un cinquième bataillon pour les étrangers désirant se battre pour la France. Il rejoignit le reste du régiment le 26 octobre. L’effectif total s’élevait à deux mille sept cents hommes. La Légion se battit à Coulmiers, à Cercottes et dans l’Est. 

L’infanterie Légère d’Afrique 

Le 17 octobre, chaque bataillon (trois au total) eut ordre de mobiliser deux compagnies de deux cent cinquante hommes chacune et de les envoyer en France. Le 5 décembre, ils formèrent un seul bataillon qui incorpora l’armée de la Loire. Le 13, on le sépara en deux et ils servirent dans le 18e Corps. 

Les Spahis 

En 1870, un escadron participa à la défense de Paris et chaque province d’Algérie (trois au total) fournirent trois escadrons qui formèrent un régiment. Celui-ci incorpora l’armée de la Loire.

La Marine

L'armée impériale n'existant plus à la fin de l'Empire, le gouvernement de la Défense Nationale fit appel en majorité aux réservistes et volontaires pour seconder "l'armée régulière" moribonde. Par conséquence, on demanda l'aide de la Marine. Les troupes de Marine arrivèrent le 7 août à Paris. L'encerclement de Paris par les troupes allemandes fut fini le 19 septembre et il y avait huit mille trois cents marins et cinq mille marsouins (infanterie de Marine) dans Paris. Les marins formaient au total treize bataillons et l'infanterie de Marine était divisée en quatre bataillons et en onze batteries de canons. Durant le siège, on créa encore trois bataillons d'infanterie de Marine de marche et cinq batteries.  Ils furent formés avec des volontaires, des vétérans et ceux qui s'étaient échappés de Sedan. La Marine était responsable des forts protégeant Paris (Romainville, Noisy, Rosny, Ivry, Bicêtre et Montrouge) et de leurs quatre cent soixante-douze canons. Les officiers de Marine avaient sous leurs juridiction neuf secteurs défensifs de Paris.

La Marine utilisa beaucoup des vingt bateaux incluant des batteries blindées embarquées de 14cm jusqu'à 24cm et de trains blindés servant de batteries mobiles évoluant depuis le centre de Paris pendant le siège.

On créa douze bataillons en province : un à Brest, un à Toulon, un à Cherbourg, neuf en action dans l'armée de la Loire et trois dans celle du Nord. Au total huit bataillons et nombre de petits détachements  pour un effectif de huit mille neuf cents hommes. Beaucoup de modèles d'artillerie et de mitrailleuse furent utilisés telles des Gatling.

La présence des troupes de Marine permit de résister à l'armée de la Loire. Ils se distinguèrent à Coulmiers, Pont de Noyelles, Bapaume, St-Quentin et à Orléans.

La Garde Mobile

La garde nationale, crée en 1789, était formée de tous les citoyens de 16 à 60 ans. En décembre 1851, après son coup d’état, Napoléon III ne la dissout pas mais l’amoindrit : chaque garde ne devait plus que trois jours de service pas an. Réorganisée en pleine guerre, le 12 août 1870, la garde nationale défendit de son mieux la capitale et la France face aux Prussiens. Elle avait pour mission d’assister les autorités, de protéger les biens, de maintenir l’ordre et de veiller à la sécurité. Les gardes étaient formés dans chaque canton, en plusieurs compagnies, et élisaient eux-mêmes leurs officiers et cela  jusqu’au sérieux combat de Châtillon où ce système montra son inefficacité face à l’ennemi. Chaque bataillon avait un effectif théorique de huit compagnies de deux cent cinquante hommes. La loi du 17 juillet ordonnait la création d’un régiment à trois bataillons par département. L’effectif réel de chaque bataillon était de mille deux cents hommes. En aucun cas, et malgré leur courage, ces hommes ne pouvaient résister lors d’un affrontement au « professionnalisme » et au nombre des armées allemandes. La garde nationale était divisée en trois corps différents. 

Les gardes mobiles, appelés « mobiles », corps constitué d’hommes de 20 à 40 ans, réservistes venant de toutes les régions n’ayant pas effectué leur service militaire mais qui étaient soumis à des périodes de préparation militaire. En tant de guerre ils devaient pouvoir combattre aux côtés des troupes régulières. Le conte de Palikao avait demandé l’organisation de 100 000 mobiles, courant août 1870, 400 bataillons furent constitués en province avec une formation et un équipement minimum. Le 29 août, 90 bataillons rejoignent la capitale. On avait fait appel aux classe 1865-69. La Garde mobiles comptaient aussi un large contingent d’artillerie. Elle disposait de cent vingt-cinq batteries à pied. Au cours de la guerre, trente-huit furent transformées en batteries montées dont douze de mitrailleuses. On créa aussi des unités montées pour couper les lignes de communications ennemies. 

La Garde Nationale de Paris

La Garde Nationale de Paris joua non seulement un rôle militaire mais aussi politique qui culmina lors de « la Commune ». Il y avait 51 bataillons à Paris au début des hostilités. 9 furent créés en plus par la loi du 12 août. Chaque bataillon était constitué de 8 compagnies pour un effectif de 1500 hommes. Les officiers étaient élus par leurs soldats (procédure qui commença avec les 9 nouveaux bataillons). Cette procédure nuira considérablement à la fiabilité de ces troupes. Une circulaire du ministère de l’Intérieur datée du 6 septembre autorisa la création de 60 bataillons supplémentaires de 1500 hommes recrutés par arrondissement (22 à Paris). Les effectifs de chaque bataillon variant en fonction de la population de chaque arrondissement.
On constitua au lieu de 120 bataillons initialement, 260 bataillons allant de 350 hommes à 2600. Le 12 septembre, faute d’armes en quantité suffisante, le gouvernement dissolu les nouveaux bataillons. 22 bataillons seulement furent transformés en unités auxiliaires du génie qui furent employés à la fortification de Paris.
Il pouvait avoir dans le même bataillon, 5 ou 6 types de fusils différents posant ainsi le problème des munitions. Les généraux ne voyant pas d’un bon œil la distribution de chassepot à ce type de troupe très « instable » politiquement.
Le gouvernement n’ayant pas non plus une confiance absolue dans ces troupes ordonna par le décret du 16 octobre la création d’une seule compagnie de volontaire dans chaque bataillon dotée d’armes modernes. 4 de ces compagnies formeraient un bataillon de 2400 hommes attaché à chaque division. Sur 344000 hommes, il n’y eut que 6500 volontaires réduisant ce décret à néant.
Le 8 novembre, un nouveau décret ordonna que chaque bataillon soit divisé en deux. Les quatre premières constituées en fonction de catégories (l’âge, la situation familiale, etc.) furent désignées comme « compagnies de guerre » et armées avec les fusils les plus modernes.
La Garde Nationale de Paris put aligner sur le terrain 59 bataillons de 4 compagnies pour un total théorique de 104000 (227000 en réserve) qui formèrent la 1er Armée. Elle fut placée en première ligne fin novembre mais les résultats ne furent pas encourageants. Un bataillon au complet abandonna son poste et refusa d’y retourner ; un autre où la moitié de l’effectif était soul comme des cochons, etc.
La Garde Nationale de Paris n’avaient qu’une légion de cavalerie à quatre escadrons qui servait généralement de courriers ou de guide. Elle fut dissolue le 11 janvier.
Le décret du 19 septembre ordonna la formation de 9 batteries d’artillerie déployées dans différents bastions autour de la capitale.
La Garde Nationale de Paris fut employé essentiellement dans un rôle statique : défense de périmètre, de point stratégique, etc. Elle combattit aussi lors de la bataille de Buzenval où elle fit preuve de fiabilité et d’un semblant de cohérence et de discipline.
Elle fut dissoute le 25 août 1871 pour son rôle lors de la Commune.


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